Camille Laforcenée est dessinatrice, sérigraphe et graveure.
Son travail se situe dans le corps. Par la pratique d’autoportraits nus, elle questionne le regard sur soi et interroge du même élan le regard collectif qui forme des images de corps-objet. En parallèle, elle expérimente diverses techniques d’estampes, en les combinant parfois, et toujours dans l’idée de raconter les corps différemment, de s’échapper de l’imaginaire dominant, hétéropatriarcal.
Ni autodidacte, ni vraiment bien éduquée, elle conserve une agaçante rigueur technique et le désir de s’en libérer complètement. Elle trouve dans le dessin le plaisir de la spontanéité du trait tout autant que celui de créer méticuleusement des matières. Elle apprécie la sérigraphie comme pratique artisanale de reproduction de ses images, et aime les voir se transformer, devenir autres lors du processus d’impression. Quant à la gravure, c’est dans la matière du cuivre, muette et microscopique, que se révèlent des images qui lui semblent souvent étrangères alors même qu’elle les pensait siennes.