Bilitis Farreny

S’il fallait définir mon rapport à la création, je dirais qu’il est question d’habiter.

Je choisirais un verbe, une action, l’idée d’un mouvement de déploiement, mais aussi l’idée d’une tension vers un état stable de l’ordre de l’enracinement.

Habiter mon dessin, c’est ce qui a toujours été en jeu dans ma pratique de la gravure, sur un rythme lent et dans un jeu de construction et de déconstruction de l’ordre de l’image latente.

La gravure a été longtemps mon mode d’expression privilégié, pour ne pas dire exclusif. C’est en partant de la gravure, de sa nécessaire construction par étapes, par paliers, que j’ai pu par la suite lâcher la main rassurante et familière de la plaque gravée et ouvrir sur des pratiques plus immédiates comme la sérigraphie puis le dessin.

J’aime à penser que j’ai fait le chemin à l’envers, à reculons. Partir de la gravure, être délivrée de sa lourdeur besogneuse par la sérigraphie et ouvrir vers le dessin, immédiat et nu.

Mais ce chemin à reculons me ramène, cyclique, vers la plaque gravée et l’image qui se répète, jamais la même, toujours un peu à côté.

Il s’agit pour moi de cultiver cet élan et cet écart, minuscule et salvateur.

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